Jésus est dépouillé de ses vêtements

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MÉDITATION

 

Jésus est dépouillé de ses vêtements. Le vêtement donne à l’homme sa position sociale ; il lui donne sa place dans la société, il le fait être quelqu’un. Être dépouillé en public signifie, pour Jésus, n’être plus personne, n’être rien d’autre qu’un exclu, méprisé de tous. Le moment du dépouillement nous rappelle aussi l’exclusion du paradis : la splendeur de Dieu a disparu en l’homme qui maintenant se trouve là, nu et exposé, dénudé et honteux. De cette manière, Jésus assume encore une fois la situation de l’homme pécheur. Ce Jésus dépouillé nous rappelle le fait que, tous, nous avons perdu notre «premier vêtement», c’est-à-dire la splendeur de Dieu. Sous la croix les soldats tirent au sort pour se partager ses pauvres biens, ses vêtements. Les évangélistes en font le récit avec des paroles du Psaume 22, verset 19 et ils nous disent ainsi ce que Jésus dira aux disciples d’Emmaüs : tout est arrivé «selon les Écritures». Ici, rien n’est pure coïncidence, tout ce qui arrive est contenu dans la Parole de Dieu et voulu par son dessein divin. Le Seigneur fait l’expérience de toutes les stations et de tous les degrés de la perdition humaine, et chacun de ces degrés est, avec toute son amertume, une étape de la Rédemption : c’est ainsi qu’il ramène au bercail la brebis perdue. Rappelons-nous aussi que Jean déclare que l’objet du tirage au sort était la tunique de Jésus «tissée tout d’une pièce, de haut en bas» (19, 23). Nous pouvons y voir une allusion au vêtement du grand prêtre, qui était «tissé d’une seule pièce», sans couture (Flavius Josèphe, Les Antiquités juives, III, 161). Lui, le Crucifié, il est en effet le véritable grand prêtre.

NEUVIÈME STATION ONZIÈME STATION

 

PRIÈRE

 

Seigneur Jésus, tu as été dépouillé de tes vêtements, exposé au déshonneur, exclu de la société. Tu t’es chargé du déshonneur d’Adam, et tu l’as guéri. Tu t’es chargé des souffrances et des besoins des pauvres, ceux qui sont exclus du monde. Mais c’est ainsi que s’accomplit la parole des prophètes. C’est ainsi que tu donne sens à ce qui semble privé de sens. C’est ainsi que tu nous fais reconnaître que ton Père te tient dans ses mains, comme nous-mêmes et le monde. Donne-nous un profond respect de l’homme à tous les stades de son existence et dans toutes les situations où nous le rencontrons. Donne-nous le vêtement de lumière de ta grâce.