Le sacrement des malades est un signe que Dieu nous donne, pour nous dire et nous donner Son amour, Sa présence, Sa force :

  • Il est une grâce de paix et de réconfort, et parfois une véritable guérison de l’angoisse devant le présent et l’avenir incertains.
  • Il est une grâce d’abandon à l’amour paternel de Dieu dans la confiance, pour pouvoir dire dans la paix «Que Ta volonté soit faite », dans la certitude que Dieu nous veut toujours vivants, nous appelle toujours à la Vie.

Dès le temps des Apôtres

Fidèles à l’ordre de Jésus, dès les origines du christianisme, les disciples utilisent un signe pour répondre à la demande des malades. «  Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les prêtres de l’Eglise, et que ceux-ci prient sur lui après lui avoir fait des onctions d’huile au nom du Seigneur. La prière de foi sauvera le malade, le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés » (lettre de Jacques, apôtre 5,13...15).

Pourquoi un sacrement ?

Comme le Baptême, il nous met en communion avec l’œuvre de Sa Passion et de Sa Résurrection.

Le Christ a toujours été proche des malades : l’Evangile nous montre Jésus plein de compassion pour les malades ; Il guérit et pardonne. Mais surtout Il est infiniment proche de celui qui souffre :  « Puisqu’Il a souffert Lui-même, Il est en mesure de venir en aide à ceux qui subissent l’épreuve »  (Hébreux 2,18). Le Christ est profondément uni à celui qui lutte avec la souffrance : Il lutte et souffre avec lui.

Le Christ nous donne Sa force pour rejeter ce qui nous empêche d’aimer. Il est avec nous pour lutter contre le Mal et porter le poids du jour. Il vient nous délivrer de l’angoisse et de la peur. Dans cette situation d’épreuve, nous avons peine à croire que Dieu nous aime encore. Pour nous aider à surmonter nos souffrances et aussi l’impression que nous avons de notre inutilité, Il nous réconforte. Il nous met aussi en communion avec Sa Résurrection. Il nous fait partager Sa vie, réveillant en nos cœurs le germe d’amour malmené par les assauts du Mal, afin qu’il porte encore des fruits.

L’onction des malades est un sacrement donné pour vivre. Nous ne savons pas de quelle manière Jésus voudra faire resurgir la vie chez telle personne malade. Si l’expérience est unanime à dire que des choses très fortes, spectaculaires parfois, se vivent dans cette onction, l’œuvre de Jésus peut être aussi discrète, voire secrète. Souvent, il s’agit moins d’être guéri au sens où l’entendrait le médecin, que d’être libre et digne en face de l’épreuve et de grandir dans la foi et la confiance en l’amour de Dieu.

Mais dans tous les cas, nous sommes invités à un acte de foi :

Oser croire que le Christ est à l’œuvre pour sauver dans ce geste. Oser croire que la vie peut encore grandir et fructifier là où la mort semble triompher. Croire qu’on est encore aimé de Dieu. Se redécouvrir libre, retrouver son humanité intacte sous la défiguration de la souffrance, s’identifier à Jésus souffrant. Cela commence souvent par un cri de détresse face à tous ceux qui disent « ce n’est pas grave, ça va aller ». Accepter de poser à Dieu la question   « pourquoi »  que Jésus Lui-même a posée.

L’Onction des malades pour qui ?

L’introduction du rituel destine ce sacrement aux personnes « dangereusement malades »... Beaucoup peuvent en bénéficier, notamment ceux qui sont atteints de maladies longues et pénibles, même s’il y a bon espoir de guérison. Le handicap physique irréversible provoqué par un accident est aussi une épreuve spirituelle que le sacrement aide à porter. De même la perspective d’une opération à risques. Mais aussi quand vient l’âge avancé, il peut y avoir des étapes, des seuils, où les forces et l’autonomie diminuent « dangereusement ». Et même si tout va bien, l’âge est là avec ses fragilités, le corps commence à peser.

Ce n’est pas toujours une question d’âge. Un jeune peut voir la maladie s’installer dans sa chair et marquer dangereusement sa vie. Dieu aide à la guérison et soutient la personne dans cette épreuve.

On peut recevoir ce sacrement une à deux fois par an : il est une source permanente de grâce qui accompagne durablement. Ne pas hésiter à renouveler année après année s’il s’agit d’une maladie qui dure ou d’un âge avancé. C’est un discernement à voir avec le prêtre.

Recevoir ce sacrement, c’est aussi accepter de s’offrir avec le Christ pour les autres, en un geste d’amour qui nous fait mystérieusement communion au don de Jésus dans Sa Pâque.

La célébration du sacrement  

Deux gestes principaux marquent ce sacrement :

  • L’imposition des mains: elle est signe de la force de l’Esprit Saint qui nous est donné pour traverser l’épreuve.
  • L’onction avec l’huile sainte sur le front et les mains. L’huile sainte est consacrée au cours de la Messe Chrismale « poursoulager le corps, l’âme et l’esprit des malades… pour chasser toute la douleur, toute maladie, toute souffrance physique et morale ». La célébration communautaire du sacrement des malades montre que la communauté  « porte les fardeaux les uns des autres » (Galates 6,2).

Le geste d’onction est à la fois un geste de tendresse qui jaillit du Cœur de Jésus et un signe de Sa présence au cœur de notre souffrance, et une force pour lutter et entrer dans la confiance. Comme l’Eucharistie est une nourriture particulière qui donne la force d’aimer, l’huile des malades est faite pour guérir notre pouvoir d’aimer.

Ce sacrement est force de Dieu dans la faiblesse
 « Ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse »
(2 Corinthiens 12,9).
« Par cette onction sainte,
Que le Seigneur en Sa grande bonté
Vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint ».
AMEN.
Ainsi ayant été libéré de tous péchés
Qu’Il vous sauve et vous relève ».
AMEN.

 

«  Le Seigneur m’a envoyé annoncer la Bonne Nouvelle aux humbles,
guérir ceux qui ont le cœur brisé,
proclamer aux captifs leur délivrance (…),
consoler tous ceux qui sont en deuil (…),
mettre le diadème sur leur tête au lieu de la cendre,
l’huile de joie au lieu du deuil,
un habit de fête au lieu d’un esprit abattu.

 

(Isaïe 61, 1 – 3)