Huit cent treize martyrs d’Otrante

Martyrs d'Otrante

Après avoir conquis l’Orient chrétien par la prise de Constantinople, la « seconde Rome » en 1453, le sultan ottoman Mehmet II résolut de soumettre toute l’Europe. Pour cela il arme une importante flotte et déclare au pape : « Je vais faire manger l’avoine à mes chevaux sur la tombe de saint Pierre ». Conduite par Gedik Ahmed Pacha la flotte turque aborde le 1er août 1480 au point le plus oriental de la botte italienne, le cap d’Otrante dans les Pouilles. La ville qui n’est qu’à quelques kilomètres est aussitôt attaquée. Après plusieurs jours de bombardements une partie des murailles s’effondre et les assaillants se précipitent dans la ville incendiant les maisons, massacrant les habitants. Quatre-vingt d’entre eux qui s’étaient réfugiés dans la cathédrale y sont assassinés, dont le vieil archevêque Stefano Pendinelli qui fut décapité, dépecé à coups de cimeterres et dont la tête fut embrochée sur une pique et portée par les rues de la ville.
Après trois jours de massacres Gedik Ahmed Pacha ordonne à ses soldats de rassembler tous les hommes de plus de quinze ans. Huit cent treize chrétiens lui furent ainsi amenés à qui il déclare : « La victoire des musulmans est une preuve que Mahomet est plus puissant que le Christ. Si vous vous convertissez à l’islam, vous aurez la vie sauve et vous conserverez vos biens ; dans le cas contraire, vous serez tous massacrés ». Un tisserand âgé, Antoine Primaldo encourage alors ses compagnons à persévérer dans la foi au Christ. Ayant tous refusé d’apostasier, ils sont conduits le 14 août au matin, la corde au cou et les mains liées derrière le dos, sur la colline de la Minerve, à quelques centaines de mètres de la ville où ils sont décapités, Antoine Primaldo le premier. Les chroniques rapportent que pendant le massacre, un Turc nommé Bersabei, impressionné par la façon dont les Otrantins mouraient pour leur foi, se convertit à la religion chrétienne et fut empalé par ses compagnons d'armes. Les femmes et les enfants furent emmenés comme esclaves.

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