Suite à la décision des autorités de notre pays de ne pas autoriser les messes et célébrations liturgiques avant le 2 juin, nombreuses ont été les réactions et notamment parmi les évêques.

Celle de notre évêque Mgr Dominique Rey (en cliquant ici )

Et ci-après des extraits de celles de :

Mgr Aillet, évêque de Bayonne

Mgr Aumônier, évêque de Versailles

Mgr Aupetit, archevêque de Paris

Mgr Ginoux, évêque de Montauban

Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse

Mgr Malle, évêque de Gap

Mgr Rougé, évêque de Nanterre

Mgr Touvet, évêque de Châlons en Champagne

 

 

Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse :

[…] je suis vraiment indigné à l’idée que les cultes ne puissent reprendre avant le 2 juin prochain… dans le meilleur des cas. Cela fait plus de 8 semaines que nous sommes privés de célébrations publiques ! D’où vient mon indignation ? Tous les commerces vont rouvrir le 11 mai, sauf les cafés et les restaurants, moyennant le respect des consignes sanitaires. En tant qu’évêque, je suis d’accord pour prendre toutes les précautions nécessaires, pour assurer la distanciation physique dans les églises, prendre des masques, etc. Dans le diocèse de Toulouse, nous comprenons que nos grandes célébrations publiques ne seront pas possibles avant l’automne. Je veux juste faire remarquer au gouvernement que les paroisses sont aussi capables que les commerces de faire observer les consignes sanitaires. Le gouvernement justifie l’ouverture des commerces par la nécessité de relancer l’activité économique. Et il a raison. Si la vie économique est vitale, la nourriture de la foi l’est tout autant. Je veux insister sur ce parallèle : l’économie doit repartir, mais la vie sacramentelle doit repartir elle aussi ! Elle est pour nous vitale, alimentaire.

J’ajoute que les régions ne sont pas semblables entre elles, comme l’a remarqué le Premier ministre. L’Occitanie n’est pas l’Ile de France ou le Grand Est concernant le nombre de cas de coronavirus. Pourquoi des règles absolues et drastiques sur tout le territoire sans discernement ? Ma crainte pour l’avenir est simple. Devant le caractère inacceptable de cette attente sacramentelle qui n’en finit pas pour les fidèles, des célébrations clandestines vont se mettre en place ! Le résultat sera pire finalement. Les pouvoirs publics vont essayer de les interdire, mais on passera outre en certains lieux. Il aurait mieux valu autoriser le culte public progressivement et calmement, en nombre limité, comme nous l’avions proposé au gouvernement. Nous n’avons pas été entendus. Cette interdiction prolongée du culte va entamer gravement notre confiance en ceux qui nous dirigent. »

Réaction de Mgr Eric Aumonier, évêque de Versailles :

Dans la continuité du communiqué du Conseil Permanent réagissant au plan de déconfinement de notre pays, je tiens à exprimer, moi aussi, mon incompréhension : le renvoi de toute possibilité de célébration au-delà du 2 juin exclut de fait la liberté de culte du principe de dé-confinement progressif mis en avant par le gouvernement. La confiance ne semble pas être accordée aux fidèles et aux prêtres pour faire preuve de la prudence et de la responsabilité qu’ils ont pourtant manifestées jusqu’à présent…

Je ne peux que souhaiter que ces décisions gouvernementales restent ouvertes à un vrai dialogue. Je me donne quelques jours pour réfléchir aux mesures à prendre dans les Yvelines et faire face, avec vigueur et créativité, au nouveau contexte ainsi créé.

Réaction de Mgr Bernard GINOUX

# Culte public interdit = cas de conscience. On ne peut pas priver nos fidèles de la nourriture essentielle qu'est la grâce sacramentelle. Donc nous les nourrirons.

#LiberteDeCulte. Elle est enlevée à l'Église Catholique. Motif : les messes pourraient favoriser la contamination. Et les autres lieux autorisés ???

Mgr Touvet

Interdire les rassemblements trop importants, soit. Mais interdire les « cérémonies religieuses », de quel droit ?

@EPhilippePM nous sommes responsables et disciplinés. Nous contribuons à la paix sociale, à l’entraide. Qui pourrait nous couper de notre Source de vie ? #COVID19

Mgr Marc Aillet

Que les célébrations religieuses restent interdites quand écoles, commerces, transports rouvrent me plonge dans l'incompréhension. N'y a-t-il pas des adaptations possibles ? Sommes-nous réputés incapables de précautions sanitaires ? La liberté de culte est essentielle à la vie sociale.

Je reste très surpris de constater que le plan de déconfinement présenté il y a quelques jours au gouvernement par les évêques de France, avec des préconisations très strictes en matière de précautions sanitaires, n'ait pas du tout été considéré.

Je ne crois pas qu'on puisse capituler sans discussion devant ce qui apparaît comme un manque grave de respect envers les catholiques. Nous sommes des gens responsables, capables, autant que les commerçants et les conservateurs de musées, de prendre des précautions sanitaires.


Mgr Bernard Ginoux

#LiberteDeCulte . Elle est enlevée à l'Église Catholique. Motif : les messes pourraient favoriser la contamination. Et les autres lieux autorisés ???

130 prêtres avaient publié une tribune dans « Le Figaro » le vendredi 24 avril dans laquelle ils exhortent le président de la République à les autoriser à reprendre les messes publiques à partir du 11 mai, tout en respectant les normes sanitaires.

Dans une tribune publiée par Le Figaro ce 24 avril, ils interpellent vivement le chef de l’État : « Comme tous les Français et avec tous nos paroissiens, nous avons été impliqués depuis près de 10 semaines dans cette lutte contre le covid-19. Nous avons été vigilants, loyaux, prudents, obéissants et respectueux des différentes consignes », expliquent-ils. Soulignant avoir fait tous les efforts possibles pour rester « proches de tous » et « soutenir les soignants, fabriquer des blouses et des masques, préparer des repas pour les plus démunis (…) », ils n’hésitent pas à exprimer leur incompréhension quant à la direction que semble prendre Emmanuel Macron à propos de la reprise des cultes.

« Si la vie économique et sociale doit reprendre à partir du 11 mai, il n’y a pas de raison pour que la vie cultuelle et religieuse soit laissée de côté. Si les usines, les écoles, les commerces et les transports en commun reprennent, qu’est-ce qui pourrait justifier que nos églises restent vides et les messes publiques interdites ? », interrogent-ils. Pour l’instant, aucune décision officielle n’a été communiquée par l’Élysée. Nul doute que les milliers de fidèles français attendent avec impatience la réaction du président de la République.